Services d’intermédiation dans l’articulation des demandes des petits exploitants maraîchers de la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin

Résumé

Résumé

Au Bénin comme dans de nombreux pays d’Afrique Subsaharienne, le maraîchage est une forme d’agriculture familiale pratiquée dans les villes. Elle pourvoie non seulement des cultures pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi des revenus substantiels pour les maraîchers. Un constat dans la ville de Cotonou révèle que l’amélioration de la productivité est modulée par une contrainte majeure : l’accès et la maîtrise de l’eau pour l’arrosage. Pour inverser cette tendance, des aménagements d’irrigation pilotés par la demande des maraîchers sont promus. A partir de recueil de données qualitatives basé sur la perspective des systèmes d’information et de connaissances agricoles, cet article s’est évertué à analyser les mécanismes à l’œuvre qui ont façonné l’effectivité des services fournis. L’analyse met en évidence plusieurs services d’intermédiation déterminant de la conception, du financement et de la mise en forme des demandes de petits maraîchers. Il s’agit des études d’état des lieux, de l’enrôlement des responsables des coopératives et d’autres acteurs pertinents, l’amélioration des connaissances des maraîchers ciblés et la facilitation de l’accès aux crédit et équipements. Ces mécanismes ont affecté positivement l’effectivité des innovations émergentes. Ils ont constitué des services auxquels les petits maraîchers ont activement participé, et interagit avec l’ensemble des acteurs impliqués. Même si le pouvoir de délibération espéré lors de la traduction des demandes n’est pas manifeste, l’évidence permet d’envisager des maraîchers ciblés comme des autonomes dans le choix et le financement des aménagements désirés. Une telle autonomisation est reconnue de nos jours en ce qui concerne de l’articulation des demandes et de l’effectivité des innovations agricoles.

Mots clés : Maraîchage, demande, effectivité des services, innovations agricoles, Bénin.

Abstract

In Benin, as in many countries of Sub-Saharan Africa, gardening is a form of family farming practiced in cities. It provides not only crops for food and nutritional security but also substantial income for gardeners. An observation in the city of Cotonou reveals that the improvement of productivity is modulated by a major constraint: access to and control of water for irrigation. To reverse this trend, irrigation schemes driven by gardeners demand are being promoted. Based on the collection of qualitative data from the perspective of agricultural information and knowledge systems, this article endeavoured to analyze the mechanisms at work that have shaped the effectiveness of the services provided. The analysis highlights several intermediation services that determine the design, financing and shaping of the demands of small gardeners. These are the status studies, the enlistment of cooperative managers and other relevant stakeholders, the improvement of the knowledge of targeted market gardeners and the facilitation of access to credit and equipment. These mechanisms have positively affected the effectiveness of emerging innovations. They have constituted services in which small gardeners have actively participated and interact with all the stakeholders involved. Even if the power of deliberation expected during the translation of requests is not obvious, the evidence allows us to consider targeted gardeners as autonomous in the choice and financing of desired schemes. Such empowerment is recognized today with regard to the articulation of requests and the effectiveness of agricultural innovations.

Keywords: gardening, demand, effectiveness of services, agricultural innovations, Benin.